« Que reste-t-il de nos amours ?
Que reste-t-il de nos beaux jours ? »
Charles Trenet (1942)
Le 15 avril 2015, le tribunal de commerce de Marseille a rendu son jugement dans de la procédure de redressement qu'il avait déclenchée au sujet du quotidien La Marseillaise. L'édition « Hérault-Gard » est publiée dorénavant sous la manchette de La Marseillaise. Mais les agences de Sète et Béziers sont fermées et 95 emplois (sur 208) sont supprimés. Malgré ces conditions à fendre le cœur, il faut souhaiter longue vie à La Marseillaise, quotidien régional qui reste fidèle à ses origines : la Résistance et la clandestinité en 1943, dans une France occupée et cogérée grâce à la collaboration, d'une part, de la Waffen-SS et de la Gestapo, et d'autre part de la « Milice “française” ». Celle-ci avait été annoncée en janvier 1943 par Pétain. C'est Laval qui la créa, s'en attribuant la présidence. Il donna le commandement à Darnand, lequel y intègra le service d'ordre légionnaire (SOL), organisation fascisante fondée en 1941. Jusqu'à la fuite de sa direction à Sigmarinen en Août 1944, la Milice servit de force supplétive aux SS et à la Gestapo, que ce soit pour les opérations contre les résistants, pour les rafles de juifs ou pour les assassinats d'hommes politiques de la IIIème République emprisonnés par la collaboration après les pleins pouvoirs obtenus par Pétain le 10 juillet 1940. Jean Zay, Georges Mandel ou Victor Bash comptent parmi les victimes de ces assassinats politiques.
À Londres, De Gaulle a désigné Jean Moulin pour être son représentant dans la France occupée et lui a assigné la mission de rassembler l'ensemble des mouvements de résistance. Le 2 janvier 1942, Jean Moulin est parachuté en France occupée et établit le contact avec la presse clandestine (évidemment résistante), les syndicats CGT et CFTC, interdits dès octobre 1940 et entrés en résistance, et les partis politiques interdits, reconstitués dans la clandestinité. Dix-sept mois de négociations conduisent à la première réunion du CNR le 27 mai 1943 à Paris. Moins de quatre semaines plus tard, Jean Moulin est arrêté le 21 juin 1943. Il est torturé sans parler (autrement, c'était tout le CNR qui aurait disparu). Déporté vers un camp de concentration en Allemagne, il meurt pendant son transport des suites des blessures infligées par ses tortionnaires. Sans Jean Moulin, le CNR poursuit sa mission : d'abord, coordonner les mouvements de résistance dans la lutte armée immédiate pour la Libération, en lien avec les alliés par l'intermédiaire de De Gaulle à Londres, ensuite, mettre au point le programme des mesures à mettre en œuvre après la Libération pour rétablir une république démocratique et sociale.
Les questions de presse étaient d'une importance extraordinaire pour les résistants : non seulement la presse clandestine faisait partie du CNR, mais elle partageait une évidence avec les syndicats et les partis représentés au CNR : après la Libération, rien ne pourrait être comme avant. Concernant la presse, le CNR unanime avait jugé sévèrement non seulement la presse qui collaborait pendant l'occupation allemande, mais aussi la presse qui était tenue en laisse par les grands groupes capitalistes pendant les années 1930. Cette presse bourgeoise, entre la crise de 1929 et le seconde guerre mondiale, avait soutenu, à l'intérieur, les politiques d'austérité, et à l'extérieur, la diplomatie de renoncement. Les politiques de franc fort et d'austérité n'avaient qu'un but : assurer le maintien de la valeur des capitaux industriels, financiers et fonciers, bref, de préserver les intérêts immédiats des classes dominantes. Les conséquences sociales de ces politiques furent désastreuses : développement de la misère, de la pauvreté et du chômage. À l'extérieur, la diplomatie de renoncement eut pour résultat, à partir de 1933, de laisser les mains libres à l'Allemagne hitlérienne.
Le choix de la non-ingérence en Espagne, c'était l'abandon de la République Espagnole et de son gouvernement républicain de Front Populaire élu le 16 février 1936. Celui-ci devait faire face à un coup d'état militaire dirigé par le général Franco (avec, derrière lui, la bourgeoisie, l'église catholique et une grande partie de l'armée de métier). Le putsch fut très vite soutenu militairement par les nazis allemands et les fascistes italiens. La guerre civile espagnole dura trois ans, les contingents nazis et fascistes y trouvèrent un champ de manœuvre qui leur permit d'expérimenter leurs nouvelles tactiques militaires, notamment les bombardements massifs de populations civiles (Guernica). Le même renoncement des classes privilégiées laissa faire le rattachement (Anschluss) de l'Autriche à l'Allemagne (mars 1938) et conduisit le gouvernement Français a signer les accords de Munich (septembre 1938) qui donnaient à Hitler carte blanche en Tchécoslovaquie.
En France, la presse bourgeoise, tenue en main par de puissants capitalistes comme le parfumeur François Coty, (propriétaire du Figaro, puis de « L'ami du peuple ») s'était déshonorée par ses campagnes sur le thème « Plutôt Hitler que le communisme » (l'une des manchettes en première page du torchon antisémite et républicain de François Coty, par ailleurs l'un des financiers de La Cagoule, cette organisation clandestine d'extrême droite qui se donnait pour objectif d'abattre la République et d'instaurer en France un régime fasciste).
La débâcle de mai-juin 1940, puis la désignation de Pétain comme président du conseil, puis la signature de l'armistice le 22 juin, conduisirent à l'abandon de la république. Le vote des pouvoirs spéciaux à Pétain le 10 juillet 1940 par ce qui restait de la chambre des députés et du sénat [la plupart des élus communistes étaient en prison], aboutirent à la suspension des textes constitutionnels de la IIIème République. Pétain, disposant des pleins pouvoirs depuis le vote du 10 juillet 1940, mit en place un régime fasciste dont il était le chef. C'est à partir de cette séquence de l'Histoire française que le CNR réfléchit aux causes de la défaite et aux politiques à mettre en œuvre après la Libération. D'où l'adoption et la publication du programme du CNR en mars 1944.
On remarquera qu'il fallait quand même une sacrée dose d'optimisme pour publier le programme du CNR sous le titre : Les Jours Heureux. Certes, la bataille de Stalingrad avait déjà eu lieu (17 juillet 1942 — 2 février 1943), les troupes anglo-américaines avaient débarqué en Sicile (10 juillet 1943) et le Japon connaissait ses premières défaites dans le pacifique. L'espoir d'un débarquement allié en France grandissait. Mais enfin, la guerre n'était pas finie ! Concernant la presse, que disait donc le programme du CNR ?
Le programme du CNR est donc adopté en mars 1944. La partie consacrée à la presse est reproduite ci-dessous, mise en évidence en rouge et en italique.
Méditons toujours cette proposition : « … Afin d'assurer … la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'état, des puissances d'argent et des influences étrangères. Quel beau programme, à propos de la liberté de la presse !
C'est le refus définitif de toute forme de censure décidée a priori par le pouvoir exécutif sans décision préalable de l'autorité judiciaire. Or, moins de dix ans après la Libération, les gouvernements, pendant la guerre d'Algérie n'hésitèrent pas rétablir la censure préalable de la presse par la loi du 3 avril 1955 sous le gouvernement Edgar Faure. C'est dans cette censure d'état que s'illustra le gouvernement présidé par Guy Mollet (SFIO), après les pouvoirs spéciaux votés en mars 1956 par l'assemblée nationale. Il ne fut pas le seul, puisque tous les présidents du conseil qui lui succédèrent jusqu'à la fin de la IVème République, y compris le dernier, De Gaulle, censurèrent la presse écrite. Parmi les quotidiens et hebdomadaires politiques les plus censurés, on compte, bien sûr, les quotidiens de la presse nationale l'Humanité et Libération (celui issu de la résistance, dirigé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie, proche des communistes), les hebdomadaires France Observateur, L’express et Témoignage Chrétien. Il va sans dire que les saisies de presse étaient beaucoup plus nombreuses en Algérie.
Un souvenir personnel : durant l'année scolaire 1957-1958, j'étais en seconde à l'École Nationale Professionnelle (ENP) Raspail. Les discussions allaient bon train à propos de la guerre d'Algérie et nous nous passions de la main à la main des ouvrages interdits : La Question, d'Henri Alleg, saisi le 27 mars 1958 dès sa sortie, et la Gangrène, témoignage de cinq militants du FLN, interdit le 19 juin 1958. Jean-Paul Sartre avait écrit pour L’express une critique élogieuse de La Question. Il y dénonçait, la torture, l'armée, le colonialisme et le gouvernement. L'édition de l'Express dans laquelle devait paraître la critique de Sartre fut saisie. C'est alors que le Canard Enchaîné publia le fac-similé de la critique visée par la saisie, en réduction, mais bien lisible tout de même, barré d'une croix ajoutée à la main, avec un commentaire (pour le coup, sublime, forcément sublime …) disant en gros, que la critique par Sartre d'un livre interdit était inadmissible et que le Canard, si cette chronique lui avait été soumise, aurait absolument refusé de la publier. Pour le gouvernement, pour l'armée, pour les bons apôtres de l'Algérie française et des aspects positifs de la colonisation, l'effet fut pire que si la critique de Sartre avait été publiée dans l'Express sans être censurée.
71 ans après la Libération de Paris, où en est l'indépendance de la presse vis-à-vis des capitalistes ? Un article du Canard Enchaîné fait le point dans le numéro publié le 3 juin 2015. Le titre de l'article est le parfait symbole de la dérive libérale des lois sur la presse : « La presse sous la pression des milliardaires ». Cet article jette un regard pessimiste sur l'évolution de la presse nationale « d'information politique et générale » à partir de deux exemples :
Question pertinente du Canard : « Mais pourquoi donc ces milliardaires rachètent-ils avec autant d'entrain les grands journaux français qui, presque tous, perdent de l'argent ? Pour une raison peu avouable publiquement : en achetant des journaux, ils achètent aussi de l'influence. Ou du moins, l'apparence de l'influence. Et, pour eux, cela n'a pas de prix ». Tout est dit !
En insertion, le Canard donne un tableau édifiant de la dépendance de la presse vis-à-vis des patrons
Citation du Canard Enchaîné, 3 juin 2015 : « Des journaux de plus en plus indépendants » (L'humour est la politesse du désespoir, pensée attribuée à une foule de penseurs).
Seuls quatre titres de la presse nationale « d'information politique et générale » n'appartiennent pas à des groupes industriels ou commerciaux » : dans l'ordre alphabétique, Charlie Hebdo, La Croix, Le Canard enchaîné et L’humanité. Pourquoi est-il si important que la presse soit indépendante des puissances d'argent ? Le Canard Enchaîné donne, en annexe à l'article de Jérôme Canard , deux exemples sous le titre générique Coupures pub aux “Échos” et au “Monde” qui explicitent l'absence d'indépendance d'une rédaction face aux volontés du propriétaire. Ce qui justifie a fortiori l'exigence d'une presse libre, donc indépendante des puissances d'argent !
En matière de concentration capitalistique, la presse quotidienne régionale n'est pas en reste : le journal Libération, a publié le 20 mars 2013, sur son site Libération Ecrans, un article d'Isabelle Hanne illustré par la carte ci-dessous :
Citation du journal Libération-Écrans, 20 mars 2013 : « La PQR se regroupe sur un air de trust » par Isabelle Hanne, Lire l'article …
Cette carte est éclairante : les zones hachurées représentent les départements (une minorité, hélas) dans lesquels le pluralisme de la presse quotidienne résiste. Mais la carte est incomplète : la diffusion de La Marseillaise n'y est pas représentée. Or, son titre même indique qu'il est régional. La Marseillaise est diffusée sur six départements : Bouches du Rhône, Var, Vaucluse, Alpes de Haute Provence, Hérault et Gard. Il est vrai que l'article d'Isabelle Hanne était consacré à la domination de grands groupes capitalistes sur la presse quotidienne régionale et il est clair que la Fédération des Fédérés, actuel propriétaire de La Marseillaise, ne fait pas partie de ces grands groupes capitalistes, au contraire.
Comme le porte en sous-titre, depuis des décennies, le Canard Enchaîné, La liberté de la presse ne s'use que quand on ne s'en sert pas. Mais cette liberté de la presse n'est possible que si des conditions préalables sont réalisées. Elles relèvent toutes du constat qu'un journal n'est pas une marchandise marchandise comme les autres. S'il est vrai que n'importe quelle marchandise matérielle concrète porte en elle une histoire du développement des sociétés humaines, de leur niveau de connaissances et des rapports de production qui les caractérisent, elles ne portent aucun message, aucune opinion. Un journal est un média. Certes, c'est un support matériel, ou maintenant virtuel. C'est un contenant d'une autre matière composée d'informations qui, réunies donnent naissance à une opinion personnelle, particulière à son auteur ou au groupe qui l'a élaborée, qui fait partie du champ des possibles contradictoires caractéristique des sociétés humaines. Une opinion a une dimension historique, culturelle, idéologique. Elle ne naît pas spontanément, elle émerge d'un contexte contradictoire, dans une formation sociale donnée, caractérisée par des rapports de production spécifiques.
Contrairement à ce qu'on entend dire trop souvent, il n'y a pas de pensée unique : chaque personne peut avoir les idées qu'elle veut ; elle dispose, dans les sociétés démocratiques, de la liberté de penser, de la liberté d'exprimer publiquement ses pensées dans le cadre de règles légales dont le fondement est le respect des personnes et l'interdiction d'interférer sur la liberté des autres ; elle dispose de la liberté de publication dans le cadre des lois sur la presse. Mais s'il n'y a pas de pensée unique, chaque société génère son idéologie dominante, de manière à justifier l'injustifiable, c'est-à-dire les rapports de domination. Et, par définition, ces rapports de domination sont contradictoires avec tout projet de société démocratique puisque les pouvoirs dont disposent les personnes physiques ou morales sont fixés en fonction de leur place dans les rapports de production.
C'est pourquoi il y aura toujours une contradiction entre l'idéologie libérale et la démocratie : les personnes citoyennes ne se résument pas à leur statut dans la sphère de la production, ni à leur capacité d'achat et de vente dans la sphère de la circulation, c'est-à-dire sur les marchés. Leur pouvoir ne se limite pas à simplement acheter ou vendre. Chaque personne, en démocratie doit avoir un pouvoir égal dans la sphère politique : celui de participer à l'élaboration de la volonté générale. Ce qui fonde la démocratie, ce n'est pas l'échange marchand, l'offre et la demande, ou la concurrence, c'est le débat où s'échangent des idées pour construire une politique en vue de mettre en œuvre la volonté générale.
L'obstination de la pseudo-science économique (sublime, forcément sublime !), à tenter de démontrer que les marchés ont toujours raison se heurte à une première objection de taille. Les faits historiques démontrent le contraire : les crises économiques, comme les guerres ou les révolutions sont des processus collectifs d'où émergent des décisions politiques que les marchés ne sont capables ni de prévoir, ni de contrôler, ni d'empêcher (sans être un parano du complot, on peut d'ailleurs raisonnablement se demander si les marchés voudraient éviter les crises ou les guerres ou si celles-ci sont, implicitement des opportunités de régulation de systèmes capitalistes en crise. En revanche, pour les révolutions, on se doute de la réponse …). Mais la seconde objection est encore plus grave : si, selon la pseudo-science économique, les lieux où se forment les décisions politiques doivent être les marchés, alors on est bien obligé de conclure : si l'économie de marché n'est pas la fin de l'histoire, elle risque bien de devenir la fin de la démocratie politique.
Les résistants membres du CNR ne s'y sont pas trompés : laisser les grands groupes industriels et financiers s'emparer de la presse devait conduire naturellement à des concentrations capitalistiques et des fusions qui annonceraient la fin du pluralisme, et seraient donc des menaces sérieuses : les minorités, mais aussi la majorité des personnes citoyennes seraient privées de la liberté de publication ; celle-ci serait réservée aux classes privilégiés, très minoritaires dans le pays, mais assez fortunés pour s'emparer, en application de leur contrôle des marchés financiers, de la quasi-totalité des médias. Or, on doit se souvenir, que l'intérêt qu'ils trouvent dans les médias ne réside généralement pas dans la valeur d'échange de ceux-ci dont ils pourraient espèrer tirer profit, mais de la valeur d'usage qu'ils lui attribuent pour diffuser leur idéologie de classe dominante.
Il existe bien un cas particulier, c'est la presse dite gratuite. Enfin, gratuite, c'est vite dit : Cette presse dont le modèle économique n'est pas différent des publicités distribuées dans les boites aux lettres, vit de la publicité, c'est clair. Qui paye la publicité ? Dans le compte de résultats des organes de presse et y remplacent le montant des ventes de marchandises de l'exercice. Et dans le compte de résultats de la société qui paye la publicité, où se trouvent donc les factures de pub ? Dans la partie dépense du compte de résultats ! Ce sont donc tous les acheteurs des marchandises vendues par les annonceurs qui paient financent la presse gratuite. Cela dit, les lecteurs de la presse gratuite en ont pour leur argent …
Mais les personnes citoyennes, usagers payants, quelle valeur d'usage attribuent-elles à la presse qu'elles achètent ? Évidemment, on parle bien de la presse payante d'information politique et générale. Le cas du quotidien L’Équipe et des quotidiens dédiés aux courses hippiques est un sujet historique, sociologique et idéologique évident : le sport colporte les idées d'individualisme, de compétition et de performance, celles-là même qui constituent la base des politiques de salaires dites au mérite et à la distribution d'augmentations individuelles. Quant à la presse hippique, elle distille l'importance du facteur chance, prise de risque et l'espoir d'un enrichissement sans cause déjà pratiqué par les actionnaires et les spéculateurs.
Les personnes citoyennes, lectrices de la presse d'opinion politique et générale sont à la recherche d'une valeur d'usage spécifique : elles ont besoin de faits, d'analyses de ces faits, de débats sur les projets et les réalisations, de critiques sérieuses des projets politiques des gouvernements et du patronat, des institutions internationales telles que le FMI, la BCE ou la commission européenne. Elles ont besoin de comprendre les causes du chômage de masse qui dure depuis 40 ans. Elles veulent savoir pourquoi l'argument massu utilisé pour justifier les politiques d'austérité, c'est toujours le même : il faut rembourser les dettes publiques, alors que, à l'échelle de la planète, elles ont presque doublé entre 2007 et 2014, que la plus forte augmentation de la dette publique, c'est celles des États-Unis, que les pays du G7 représentent ensemble plus de 70 % de la dette publique mondiale. Ils veulent connaître et participer aux débats sur un rassemblement populaire possible susceptible de devenir une force hégémonique afin de trasnformer profondément la société française
Pour la région, c'est l'espoir qui est mis dans La Marseillaise. Il faut que le redressement de La Marseillaise soit confirmé. Pour cela, il faut que le nombre d'abonnés augmente, il faut que la vente au numéro augmente, il faut que la participation à la souscription se poursuive. Les personnes citoyennes qui ont besoin régionalement d'un journal comme La Marseillaise, sont des salariés, des précaires, des retraités et des chômeurs, en aucun cas des patrons de sociétés du CAC40. Mais ces personnes citoyennes sont nombreuses : plus de 90% de la population. Rappelons-nous qu'une personne investissant un million d'euros dans la presse bourgeoise, ne vaut pas plus que 100 000 personnes souscrivant en moyenne 10 € pour La Marseillaise.
La question qu'on peut poser est la suivante : pendant les périodes marquées par une prolifération de journaux, les services secrets des puissances étrangères pratiquaient probablement la corruption de certaines directions afin d'influencer la classe politique et l'opinion publique. Mais, franchement, les moyens techniques mis en œuvre pour la collecte des informations, d'une part, et l'adhésion quasi-unanime de la presse d'information politique générale à l'idéologie libérale, à l'alliance transatlantique, qui n'est qu'un protectorat américain sur l'Europe, dispense la puissance impériale de faire des frais supplémentaires en vue de la corruption d'organes de presse. À part Marianne qui exprime une ligne éditoriale singulière, tous les autres quotidiens et hebdomadaires cités dans le tableau du Canard Enchaîné ci-dessus, n'ont besoin d'aucune corruption supplémentaire pour être la voix de son maître de l'impérialisme américain rebaptisé mondialisation ou globalisation.
Cela dit, ce chapitre justifie une étude particulière : les informations qui en résulteront seront ajoutées au fur et à mesure.
Pour conclure cette présentation retenons l'essentiel :
Longue vie à
La Marseillaise !